Sous ce drôle de titre, couve une histoire faite d’énigmes. Des petits sketches mis bout à bout, des bizarreries qui subliment le banal pour "s’approcher tout près de la splendeur de la vie". C’est à Kafka que Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume empruntent cette phrase qui dicte l’écriture de leur Ainsi la bagarre, une transposition de nouvelles et d’épisodes de la vie du Pragois en aphorismes. Tendue sur une composition qui s’épanouit au cœur de la machinerie musicale électronique de Clémence Jeanguillaume, Ainsi la bagarre promène ses personnages dans des tableaux absurdes et bardés d’accrocs qu’ils évitent d’un déhanchement à la Tati ou par une impassible acrobatie Keatonienne. Ci et là, des clins d’œil à Chris Marker ou à Dali qu’on reconnaît ou qu’on devine dévient la pensée vers une perle inattendue... On rit, on a peur. Nous sommes perdus. Ainsi la bagarre nous guide dans les pas de Kafka avec un esprit funambule qui ne connaît pas de chemin, très précisément à côté du réel. A droite de l’anonyme, à gauche de l’invisible, dans la face cachée du banal. Là où ça brille.

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