Si la mort inquiète autant qu’elle fascine, le projet scénographique conçu par Davide et Giuseppe Di Liberto, Sparge la Morte, promet de réunir ces deux sentiments aussi contradictoires que complémentaires. Au départ de cette aventure mystique et sensorielle, il y a d’une part les madrigaux du compositeur de l’époque baroque Carlo Gesualdo, et d’autre part une promenade des deux frères dans le cimetière des Fontanelle à Naples, où de nombreuses tombes sont recouvertes d'une feuille de plastique. Ces simples feuilles de cellophane sont devenues l’élément central de la scène derrière lesquelles les chanteur·euse·s se déplacent, aidé·e·s par des jeux d’ombres et de lumières. Utilisant des escaliers de cimetière en bois comme lutrins ou comme podiums, les silhouettes évoluent dans un monde hors du temps et de l’espace, insaisissables même pour les faisceaux lumineux créés par des structures mobiles sur lesquelles sont montés des néons UV. Dans cette mise en scène vaporeuse où l’on devine plutôt que l’on ne voit, les chants polyphoniques prennent une dimension ésotérique, créant par là une atmosphère propice à nous questionner sur notre propre rapport à la mort.

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